Cinépride #3

Deux films à l'affiche pour la soirée de clôture de la 10e Cinépride :

Facing mirrors est un récit à la sincérité puissante, qui l'emporte malgré de nombreuses imperfections. C'est une histoire d'amitié, une amitié forte, de celles qui naissent dans l'adversité entre deux personnes en lutte, seules au monde. Le mari de Rana est en prison suite aux dettes contractées par un associé malhonnête. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de son jeune fils, elle a transformé sa voiture en taxi. Eddie est un jeune transexuel d'origine aisée que le père veut marier de force avant qu'il quitte l'Iran.
Oui, Facing mirrors est iranien, ce qui, vu le sujet, n'est pas anecdotique. C'est aussi l'occasion d'apprendre que la transexualité y est tout à fait légale et même encadrée médicalement.
Souvent trop bavard et trop didactique, maladroit dans sa volonté presque militante d'expliquer la transexualité, Facing mirrors nous réserve cependant de beaux moments de cinéma [la route de montagne enneigée, la discussion dans la chambre, Eddie courant en robe de mariée en pleine rue...]. On ne sait pas si le film sortira en France. Il mérite en tout cas qu'on s'y attarde.

Bouleversant le programme initial, et tout auréolé de son succès cannois, L'inconnu du lac, le dernier film d'Alain Guiraudie nous est donc présenté en avant première, en présence de son si sympathique réalisateur. Guiraudie, comme à son habitude, nous expose avec chaleur et pertinence ses motivations et ses choix, répondant à toutes les questions avec clarté et humour. Aboutissement de son travail de cinéaste, film sombre et lumineux, L'inconnu du lac est dense et complexe sous une apparence étonnamment limpide.
Critique à venir.