Vincent n'a pas d'écailles

Publié le 3 Mars 2015

Vincent n'a pas d'écailles

Tout est encore question de traitement. Si l'on ne conserve que le scénario de Vincent n'a pas d'écailles, l'idée, la seule [mais pourquoi pas], le film tient la route. On note même ci et là quelques dialogues amusants, une volonté de légèreté et de singularité qu'on ne peut qu'encourager.

Seulement le reste ne suit pas. La mise en scène et l'interprétation sont faibles, très faibles parfois. On sent que la volonté de Thomas Salvador est d'ancrer sa drôle d'histoire dans un récit naturaliste et simple. Simple, l'histoire d'amour l'est, on ne peut pas faire plus gnangnan, mais sans la fraîcheur, sans le souffle et l'envie, sans l'amour.

Si l'on pense à quelques-uns des plus beaux films aux accents naturalistes de ces dernières années, L'inconnu du lac, Still the water ou Métamorphoses, on mesure le chemin qu'il serait resté à parcourir à Thomas Salvador s'il avait regardé ce qu'il filmait. Pour qu'une image soit naturaliste, il ne suffit pas de filmer la nature, encore faut-il la voir, l'entendre et l'écouter, la sentir.

Quant à l'incursion du fantastique dans le réel, le glissement qui doit s'opérer de l'un à l'autre, si le début du film sonne plutôt juste, on regrettera un traitement finalement assez plat, bien loin de l'injustement décrié Ricky ou du magique Bird people.

Le jeu de Thomas Salvador est aussi terne que sa mise en scène, et la mine godiche de Vimala Pons n'arrange pas les choses. Le film est court mais on s'ennuie.

Rédigé par pierreAfeu

Publié dans #Mauvais coups

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