Machete

Publié le 5 Décembre 2010

"Machete n'envoie pas de texto", tel pourrait être le sous-titre du nouveau Rodriguez. Dans la lignée de Planète terreur et son hommage aux séries Z des années 70, Machete est un film pour le fun, même si la toile de fond ici très présente (l'immigration clandestine mexicaine et la clôture de Bush) nous renvoie à une réalité bien tangible.

Quoiqu'il en soit, ça dézingue et ça zigouille à tout va, dans un récit qui va vite tout en se réservant quelques pauses syndicales. Il y a du fun dans le sang qui gicle et les têtes qu'on coupe, du fun dans des dialogues sur-écrits genre "avec ça tu peux viser la biroute d'un moustique à 5 m sans lui défroisser les couilles" (enfin, un truc comme ça), du fun dans les attaques anti républicaines, du fun dans les imageries catholiques détournées.

Comme chez son pote Tarantino, deux figures dominent : le héros débordant de testostérone et les filles vengeresses. Côté mâle, Dany Trejo conjugue mine patibulaire, tatouages taille XXL et désirs de vengeance. Mais, tout comme chez Tarantino, ce sont les filles qui ont le pouvoir. Partagé entre une Michelle Rodriguez chef de guerre et sexy en diable, et une Jessica Alba fausse naïve qui sait même transformer des talons aiguille en arme, deux filles qui n'ont pas froid aux yeux, le girl power mène la danse. Ajoutons à cela des seconds rôles vintage et une bande son couillue et le (bon) tour est joué.

Désinhibant, régressif et jouissif, préférant la baston au dialogue pour se débarrasser de ces cons de texans (et comme on est d'accord !), Machete nous offre une bonne tranche de bon cinéma de divertissement.