Gimme the loot
Publié le 5 Janvier 2013
Ce qu'on pourrait reprocher à Gimme the loot est aussi ce qui le rend attachant : sa légèreté. Frais comme une brise d'été, rythmé comme une promenade urbaine, faux
récit sociologique et marivaudage qui ne dit pas son nom, le film d'Adam Leon s'apprécie sans arrière pensée.
Entre les rivalités territoriales des grapheurs, le projet absurde de Sophia et Malcom, leurs combines pour l'atteindre, et leur "association" qui n'est pas seulement de la complicité, le film se
déguste comme une ballade. Ni racial ni social, mais se jouant des codes urbains, il parvient à rester léger sans être stupide. Emmené par deux jeunes acteurs épatants, faussement
désinvoltes et profondément attachants, offrant de New-York des images plus "normales", moins édifiantes mais plus humaines, Gimme the loot ne s'embarrasse pas de messages à
délivrer ni de réalités à dénoncer. Il est juste là pour donner du plaisir. Et il y parvient.
On notera quelques scènes drôles (le vol du vélo, la discussion sur les pertes nocturnes, le cambriolage...), d'autres jolies (la rencontre Malcom-Ginnie, la "déclaration" de Malcom, le bouquet
de fleurs...) et une mise en scène discrète mais assurée. Adam Leon maîtrise les dialogues et le rythme : on parle beaucoup, on marche beaucoup, on parle en marchant, on court
quelquefois, le tout dans un récit fluide et habilement construit.
Gimme the loot est un film plaisant, sans fausse note, sans aspérité. On sait qu'on l'oubliera, mais il fait du bien. C'est ça aussi, le cinéma.
Un AUTRE point de vue ? >>> Lisez la critique de Chris