Sucker punch
Publié le 3 Avril 2011
Ça commence fort par une scène d'introduction qui donne le ton : Sucker punch sera un long clip à l'image chiadée et aux effets recherchés. Ça commence tellement fort qu'on se prend au jeu en se disant pourquoi pas, pourquoi pas faire d'un film un long clip aux accent d'Eurythmics, des Smith ou de Björk... et si ça marchait ?
Et ça marche. Dans la limite du genre. Presqu'aussi pictural que le chiantissime 300, Sucker punch en évite le principal défaut (la parlotte) en limitant la parole au presque strict minimum, ce qui nous évite des explications foireuses sur le récit somme toute assez primaire du film. Car cette histoire d'enfermement et d'évasion n'est pas bien passionnante, tout comme les (trop) longues scènes imaginaires de bagarres, empruntant quant à elles codes et iconographies des jeux video pour vieux ados boutonneux.
Pour le reste, le film fonctionne bien et le plaisir est là (quand on ne s'est pas endormi devant les séquences évoquées précédemment). Utilisant à dessein le girl power cher à Tarantino, Snyder n'en extrait malheureusement pas la force brute et vengeresse qui transpire d'un Boulevard de la mort. La faute peut-être à un casting bancal, avec dans le premier rôle une Emily Browning en Paris Hilton, totalement occultée par la sublime Abbie Cornish, révélation du superbe Bright star et qui laisse ici éclater la violence féline de sa beauté dévastatrice. Qu'on se le dise, cette fille ira très loin !
Au final, Sucker punch demeure un film plutôt sympa aux effets visuels parfaitement maîtrisés, un agréable divertissement, ce que Zac Snyder voulait en faire. Mission accomplie.