L'année où mes parents sont partis en vacances

Publié le 27 Décembre 2007



Les pays d'Europe de l'Est ont besoin de raconter l'avant : témoigner de leur histoire au temps où le rideau de fer soviétique les fermait au monde. Il en est de même pour l'Amérique du Sud : il est nécessaire d'évoquer ces décennies de dictatures protégées par les USA. Le Brésil a vécu 20 ans sous l'emprise des militaires. L'action du film de Cao Hamburger se situe en 1970, en pleine Coupe du Monde de football disputée au Mexique. Il nous montre un pays qui se cache, qui lutte et qui s'unit devant les postes de télévision pour suivre les exploits de son équipe : le Brésil est à terre mais veut briller encore aux yeux du monde. L'originalité du film tient bien sûr à son traitement : tout y est vu à travers le regard de Mauro, dont les parents fuient la dictature, qui va se retrouver plongé au cœur de la communauté juive de Sao Paulo. Disons-le tout de suite, le jeune Michel Joelsas est absolument extraordinaire. C'est lui qui porte le film sur ses épaules, c'est à lui que nous nous identifions, c'est lui qui nous donne à voir et à comprendre. De facture classique, le film est visuellement très beau : cadre très travaillé, lumière parfaite, reconstitution minutieuse mais pas ostentatoire. Un scénario structuré, un point de vue juste et jamais niais (ce qui est rare pour un film qui parle d'enfance), une interprétation de haut niveau, tout concourt à rendre cette histoire attachante, légère, profonde, bourrée d'émotion. Un beau film.

Rédigé par pierreAfeu

Publié dans #Bons coups

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F
Dommage qu'il soit sorti pendant les fêtes car il a raté son public. C'est un joli film, simple et efficace comme on aimerait en voir plus.
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