God bless America
Publié le 13 Octobre 2012
God bless America n'est finalement pas le film auquel on s'attend. Moins jouissif qu'on pouvait l'espérer, et finalement plus mélancolique que gratuit, le
film démarre très bien et s'achève dans un final improbable et plat.
Il faut cependant admettre qu'on ne s'ennuie pas, et que le plaisir pris à voir nos deux héros dégommer les archétypes de la connerie made in US (mais on a les mêmes en France)
ne faiblit pas, malgré une mécanique devenant peu à peu assez répétitive. Ce qui surprend très vite, c'est la volonté du réalisateur d'expliquer les actes de ses héros. Frank et Roxy aiment
énumérer celles et ceux qui les agacent en ce bas monde. Si l'on peut admettre que la première liste de Frank nourrisse son personnage, les énumérations suivantes ne sont pas utiles.
Gentiment trash donc, transgressif pépère, God bless America aurait gagné à assumer sans éprouver le besoin de se justifier. Devenant alors incorrect et gratuit, il
aurait été plus percutant et plus drôle. On peut regretter également que le personnage de Frank, sorte de doux rêveur mélancolique qui ne souhaite que l'amour entre les êtres, ne soit pas
davantage exploré. Idem pour une Roxy bien dessinée mais un peu attendue.
Le film doit beaucoup à ses deux comédiens. Joel Murray, et la jeune Tara Lynne Barr - dont on va certainement reparler - forment un duo qui fonctionne dès leur rencontre. La
conviction avec laquelle ils portent leurs personnages est pour beaucoup dans le plaisir que l'on prend malgré tout.
Film à côté de sa cible mais plutôt agréable, God bless America est parfaitement recommandable.