Source code
Publié le 25 Avril 2011
Après Moon, son premier très beau film couvert de lauriers mais scandaleusement absent des écrans français, Duncan Jones propose avec Source code un "huit minutes sans fin" à mi-chemin entre thriller et science fiction.
De Moon on retrouve un héros solitaire qui ne maîtrise pas tout de la mission qui lui est confiée, un décor clôt et un univers visuel hors des modes. Habilement construit, le scénario privilégie action et efficacité dans une course contre le temps palpitante, qui a le bon goût de nous épargner discours oiseux à la Nolan et romance niaiseuse.
La mise en scène efficace et graphique de Duncan Jones transforme le récit en abstraction ludique et récréative. Jamais prétentieux, admirablement rythmé, le film réussit à rendre ses héros attachants sans en dire beaucoup. S'il ne possède pas la beauté mélancolique de Moon, Source code remplit totalement son contrat.
De quasiment tous les plans, Jake Gyllenhaal prête sa virilité juvénile à ce héros fragile mais déterminé. Il est parfait. A ses côtés, Michelle Monaghan et la toujours excellente Vera Farmiga font davantage que de la simple figuration. Maîtrisant technique, mise en scène et direction d'acteurs, Duncan Jones confirme l'épaisseur et la qualité de son talent. Celui dont il faut désormais cesser de préciser de qui il est le fils, vient de prouver en deux films qu'il a tout l'avenir devant lui.