Moon
Publié le 16 Octobre 2010
Le point de départ est simple : un type travaille dans une base lunaire. Il y vit seul, enfin presque seul, puisqu'un robot particulièrement intelligent, doué d'émotions, d'initiatives et de libre arbitre, l'accompagne au quotidien, à la fois nounou et collaborateur.
La première partie nous installe donc dans une base spatiale directement née d'un imaginaire collectif nourri de films et séries des années 70. La géniale idée du film, dont il ne faut rien dire, son axe central et sa formidable originalité, intervient alors qu'on n'y pense même pas, et fait basculer le récit vers autre chose.
Tout à la fois thriller, récit introspectif, et subtile anticipation, Moon se nourrit alors d'une tension qui ne nous lâche plus. Totalement maîtrisé, aussi captivant qu'intelligent, maniant l'air de rien des concepts aussi complexes que la perception et l'estime de soi, le sens de la vie, la nature même de l'Homme, ne souffrant d'aucune baisse de régime, Moon s'impose sans conteste comme la nouvelle référence du cinéma de science fiction.
Magnifiquement mise en images, riches d'effets spéciaux "à l'ancienne", subtilement accompagné par la musique de Clint Mansell, le film vaut évidemment par la formidable interprétation de Sam Rockwell dont on peut dire qu'elle égale celle de Jeremy Irons dans Faux-semblants. Notons aussi la voix de Kevin Spacey dans un second rôle essentiel.
Avec ce premier film profond, tendu et flippant, magnifiquement écrit sur la base d'un concept brillant, Duncan Jones fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma.