Looper

Publié le 1 Novembre 2012

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On se souvient à peine de Brick, le premier long métrage de Rian Johnson, mais son Looper marquera à coup sûr l'année 2012 et le cinéma d'anticipation. Reprenant à son compte la vieille mais fascinante thématique du voyage dans le temps, le réalisateur réussit à nous captiver, non pas en renouvelant totalement le genre, mais en proposant un thriller tendu, dense et intelligent.

Looper est d'abord un film brillamment construit, un peu comme si on avait mis à plat tous les possibles avec le souci de tous les explorer. Loin d'être un interminable pensum à la Nolan, le film de Rian Johnson réussit à être constamment captivant. Pas de baisses de rythme, pas d'explications foireuses, pas de prétentions métaphysiques. On ne prend pas le spectateur pour un imbécile. C'est par intuitions, transmissions de pensées, stimuli en tous genres, que le film fonctionne et avance, se permettant d'être profond tout en restant efficace.

Le mise en place d'un futur crédible est toujours affaire de subtilité. À ce titre, on pourrait rapprocher Looper des Fils de l'homme, dans sa reconstitution discrète mais tangible d'un avenir possible. Celui-ci, comme bien souvent dans le cinéma d'anticipation, n'est pas enthousiasmant, les avancées techniques ne résolvant en rien les éternelles questions que l'homme se pose. Le travail sur le décor, l'environnement urbain (constructions, voitures, etc), les outils du futur, fait preuve d'un vrai souci du détail, et d'une profonde réflexion sur l'environnement général d'un film qui ne fait pas dans l'esbroufe.

La métamorphose de Joseph Gordon-Levitt en Bruce Willis jeune est tout d'abord déconcertante. Mais très vite, le talent du comédien, sa gestuelle, son regard, font oublier le grimage pour faire place à l'essentiel : Gordon-Levitt et Willis jouent le même personnage à trente ans d'intervalle. C'est troublant et fascinant. Le fait que cela fonctionne est l'une des clés de la réussite du film. D'ailleurs, on n'avait pas vu Willis aussi bon depuis longtemps. À leurs côtés, Emily Blunt est très convaincante et impose son personnage avec conviction. Notons également le très juste Pierce Gagnon en gamin effrayant mais touchant, et des seconds rôles parfaits (Jeff Daniels, Noah Segan et l'excellent Paul Dano).

Aussi efficace que troublant, complexe sans être barbant, proposant un récit riche et captivant, Looper rejoint Les fils de l'homme, District 9 et Moon, dans le club très fermé des meilleurs films d'anticipation de ces dernières années.

 

Etoile4

Rédigé par pierreAfeu

Publié dans #Coups de coeur

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C
<br /> J'ai trouvé la première partie très puissante. Ca s'essoufle un peu lorsque Joe atterit dans la ferme (le personnage du petit garsçon est intéressant, mais il méritait presque un film consacré à<br /> lui, là il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe).<br /> <br /> <br /> Mais film très interessant, enivrant :)<br />
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P
<br /> <br /> Il n'arrive pas vraiment comme un cheveu sur la soupe dès l'instant qu'on comprend qui il est... Film "enivrant", oui !<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> J'ai été enthousiasmé aussi par la réalisation, l'ambiance et l'excellence des acteurs. Mais je ne m'y fait avec l'impossible dédoublage de soit même. Sans spolier, le gamin c'est pas lui ? j'ai<br /> un doute la dessus.<br />
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P
<br /> <br /> C'est pas qui ?<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Pardon pour les yeux c'est du trucage numérique...<br />
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P
<br /> <br /> Ah bon ? Les yeux ne m'ont pas gêné du tout.<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> C'est justement avec le maquillage et les lentilles de contact que j'ai eu du mal...<br />
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