Whiplash

Publié le 28 Décembre 2014

Whiplash

En rythme, sans scories ni parasites, ne perdant jamais de vue la composition, Whiplash nous harponne et avance sans nous lâcher. Avec autant d'élégance que de puissance, Damien Chazelle transcende la relation maître/élève et met la musique en images avec une autorité indiscutable.

En un long travelling, le premier plan nous coupe du monde et nous immerge dans ce qui sera le cadre du film, la batterie, le jazz band, l'amour de la musique, l'ambition et le puissant lien qui se crée presque instantanément entre Andrew et son enseignant.

Caressant, colérique et brutal, tyran presque archétypal mais nourri d'un feu intense, mû par la volonté de révéler ses élèves à eux-mêmes, Terence Fletcher aimante tout autant Andrew que le spectateur, jouant alternativement le rôle de guide et de punching-ball. C'est que le jeune élève est un teigneux. Fiévreux et entêté, comprenant vite la partie à laquelle l'autre veut jouer, lucide et arrogant, Andrew ne se contente pas d'être un animal d'élevage.

Whiplash nous enveloppe et nous malmène. Porté par une mise en scène vive et raffinée au maniérisme subtil, elle-même rythmée par un montage rigoureux, et reposant sur un scénario d'une redoutable efficacité, le second long métrage de Damien Chazelle est un sans faute. Les personnages secondaires existent sans nuire au récit, aucune scène, aucun dialogue ne sonnent faux, rien n'est en trop.

Miles Teller et J.K. Simmons composent certainement le meilleur face à face de l'année. Tendus et habités, les yeux dans les yeux et ne lâchant pas la garde, ils se portent mutuellement jusqu'à l'époustouflante scène finale. C'est alors qu'on reprend son souffle et qu'on se cale dans son fauteuil. On a envie d'applaudir.

Rédigé par pierreAfeu

Publié dans #Coups de coeur

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