Les combattants

Publié le 22 Août 2014

Feel good movie sur fond de dépression, comédie romantique à la mélancolie profonde, récit initiatique léger mais lucide, Les combattants est tout ça à la fois, un film dont l'audace se cache avec élégance dans une narration classique et rythmée.

Souvent très drôle, le premier film de Thomas Cailley prend d'abord la forme d'une comédie alerte aux dialogues ponctués de répliques qui font mouche. La rencontre d'Arnaud et Madeleine fonctionne parfaitement. Il y a entre le jeune ébéniste un peu fragile et la sportive brute de décoffrage plus de points communs que de différences, une même peur du monde, un même appétit à rassasier.

C'est quand le film prend des chemins inattendus qu'il se démarque d'une simple bluette estivale pour post-ados branchés. Tout comme Madeleine et Arnaud mesurent sans le dire l'absurdité de leur épopée, le spectateur n'est pas dupe : entre désespoir et rage de vivre, Les combattants est un film sur l'énergie de la jeunesse, sa folie, ses rêves.

Si la mise en scène est plutôt discrète malgré quelques jolis mouvements de caméra, la musique peut-être trop présente parfois, c'est par un scénario maîtrisé et surtout des interprètes plus que parfaits que le film impose sa différence. Il n'est rien de dire qu'Adèle Haenel est fabuleuse en grande fille tout d'un bloc, brutale et butée, fonceuse aussi réfléchie qu'inconsciente. Drôle et bouleversante, elle trouve là le premier grand rôle de sa carrière. À ses côtés, Kevin Azaïs s'impose comme le contrepoint idéal. Merveilleusement amoureux, il apporte au personnage d'Arnaud douceur et force et n'est pas sans rappeler Jérémie Renier, c'est dire.

Les combattants est un film dont on sort avec le sourire, amoureux de Madeleine comme d'Arnaud, prêt à combattre.