Juin 2018
Publié le 30 Juin 2018
Yann Gonzalez
Ofir Raul Grazier
Juan Antonio Bayona
Bel exemple (parmi tant d'autres) de schizophrénie cinématographique : quand le blockbuster dépense plein de billets verts pour dénoncer les dérives du système ultra-libéral qu'il alimente et conforte... Cela mis à part, le touche-à-tout Bayona remplit le contrat : sans surprise mais efficace, cette énième variation à base de dinosaures en carton se regarde sans ennui.
Sebastián Lelio
Une mise en scène classique (mais parfois peu subtile) pour un récit dense et anxiogène dont l'intelligence d'écriture questionne le libre arbitre et illustre avec nuance la désobéissance du titre. Juive émancipée luttant contre la communauté radicale dont elle est issue, Rachel Weisz combat la grisaille londonienne tandis que la magnifique Rachel McAdams passe, comme le film, de l'ombre à la lumière.
Antonio Piazza et Fabio Grassadonia
Épure narrative et maniérisme formel servent un récit qui navigue entre réalité et songe quand celui-ci vient adoucir l'insupportable par le fantasme. La figure du fantôme, à la fois traumatisme d'un pays hanté par l'horreur du fait réel qui inspire le film et survivance d'un amour adolescent naissant à l'inébranlable puissance, traverse puis habite bientôt chaque plan jusqu'aux séquences finales. Parfois trop ostentatoire, la mise en scène parvient cependant à épouser au plus près la détermination de jeunes gens portés par la pureté d'un amour invincible.
Ari Aster
Après une confuse et interminable première partie et alors que les forces obscures semblent enfin se mêler du lourd psychodrame familial, le soufflé retombe et l'ennui se confirme. Rien ne tient finalement dans ces circonvolutions scénaristiques incapables de susciter le moindre frisson d'effroi et menant droit à une conclusion à la limite du grotesque.