Juillet 2018
Publié le 31 Juillet 2018
Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein
John Krasinski
Du strict point de vue du truc qui doit faire peur, ça marche. Il faut donc s'en contenter tant le reste laisse à désirer. D'une intéressante idée de départ, Krasinski ne tire finalement pas grand chose et n'évite ni les grosses ficelles (le "coup du clou" restera dans les mémoires comme l'un des gimmicks les plus lourdingues de l'année) ni les clichés bien appuyés sur la famille (un papa, une maman, etc)... Pire, ce couple semblant fort raisonnable prend tout de même le risque 1) de faire un gosse 2) de lui promettre une enfance épouvantable (à condition qu'il survive), le film faisant l'impasse absolue sur tout projet d'avortement (bienvenue aux USA en 2018). Pas mauvaise, bien que piquée à Mars Attacks, l'idée finale ne fait pas oublier les scènes bien pesantes qui précèdent.
Quentin Dupieux
Dupieux filme magnifiquement l'architecture brutaliste. Éclairé chaudement, le béton coffré déploie tout son potentiel charnel. Voilà sans doute la grande qualité d'un film dans lequel, entre Tati et Kaurismäki, le cinéaste développe un récit aux accents lynchiens qui perd progressivement son souffle. Bien que souvent très drôle, le petit théâtre tourne régulièrement à vide, le final consternant venant confirmer le sentiment de frustration. Très attendu après le délicieux Réalité, Dupieux déçoit.
BRØDRE: MARKUS ET LUKAS
Aslaug Holm
Intrigant sur le papier, le film ne se résume finalement qu'au projet narcissique d'une mère intrusive s'imaginant artiste en filmant ses deux fils pendant dix ans. Ici la question du point de vue se pose à chaque instant et ne trouve de réponse que dans l'omniprésence maternelle. Pour le moins impudique, le projet d'Aslaug Holm en devient presque déplaisant.