Secret sunshine

Publié le 2 Novembre 2007

Jeon Do-yeon mérite amplement son prix d'interprétation à Cannes. C'est elle le rayon de soleil de ce film sombre qui aborde frontalement le drame de la perte d'un enfant. Face à elle, le génial Song Kang-ho apporte une autre lumière, plus douce, plus comique. La première partie du film nous raconte l'arrivée de Shin-ae et de son fils dans une petite ville de Corée. C'est l'occasion de scènes délicieuses, touchantes et justes entre une mère et son fils, couple déraciné après la mort du père et mari. Puis le drame intervient. Ce n'est pas à lui que le film s'intéresse directement, mais plutôt aux traces indélébiles qu'il laisse derrière lui. Comment survivre après "ça" ? Depuis "L'amour à mort" de Resnais, peu de cinastes avaient su montrer cette douleur intense, tant physique que morale. Lee Chang-dong choisit la sobriété en nous proposant de longues séquences dans lesquelles la douleur de son actrice s'exprime avec mille nuances, séquences qu'il ponctue de scènes fortes comme autant de cris de désespoir. Du leurre de la religion au glissement progressif vers la folie, en passant par la révolte, le mutisme ou l'incompréhension, il distille une émotion qui nous tient pendant toute la durée de son film. Même si on ne s'ennuie pas, le film aurait peut-être gagné à être plus concis. De même, une mise en scène un peu plus "audacieuse" aurait pu magnifier certaines scènes. Néanmoins, voilà un film qui s'attaque à l'un des sujets les plus difficiles qui soit et qui en évite tous les écueils. C'est déjà une sacré réussite !



Rédigé par pierreAfeu

Publié dans #Bons coups

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P
J'ai fait ce rapprochement avec l'Amour à mort sans y réfléchir. Ça m'a semblé évident tant sont rares les films qui traitent avec subtilité de ce sujet. J'aurais pu aussi citer La chambre du fils…
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F
C'est étrange que tu associes ce film à "L'amour à mort" car en le regardant j'ai fais le même rapprochement. Secret sunshine sans être excellent pour la raison de rythme que tu souligne n'en est pas moins captivant. Je le trouve même très occidental dans son approche. Il est aussi un sèvère pamphlet sur les marchands de bonheur qui utilisent la douleur pour arriver à leur fin.
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