Ici et là-bas
Publié le 7 Avril 2013
Ici c'est le Mexique, là-bas, les États-Unis. Là-bas est hors champ, à peine évoqué (se lever, travailler dur, se coucher). La vraie vie est ici, lorsque Pedro revient auprès de sa femme
et de ses deux filles, avec l'espoir d'une existence meilleure.
Quasi documentaire dans la forme, avec de longues scènes en plan large, un montage souple qui laisse filer les silences, et de fait contemplatif et lent, Ici et là-bas surprend
par sa douceur et sa délicatesse. S'il parle de difficultés sociales et financières (pénurie d'emplois, difficulté d'accès aux soins), le film prend le parti de ne pas être larmoyant et
misérabiliste. Mieux, avec sa volonté affichée de vivre heureux et simplement avec sa femme et ses filles, tout en montant un groupe de musique, Pedro impose une vision saine et réconfortante de
la vie.
C'est finalement d'amour dont nous parle le film, amour essentiel et profond, meilleur des remparts contre l'adversité. Il arrive qu'on décroche ou qu'on se perde un peu, mais
c'est le propre de la rêverie, rêverie que la tonalité du film suscite. Infiniment respectueux pour ses personnages, délicat dans sa narration, Ici et là-bas nous rappelle que d'autres
manières de voir le monde (et d'autres manières de le filmer) existent.
Film vu dans le cadre du 23e Festival du Cinéma Espagnol de Nantes.