Juillet 2015
Publié le 1 Août 2015
La Mongolfière d'Or récompense cette année le Woody Allen coréen qui nous revient avec sa jolie musique d'amours et de hasards sur fond d'alcool et de mélancolies.
La narration se jouant de différentes temporalités, les retours en arrière venant éclairer le fil du récit, les confrontations sont à la fois amoureuses, culturelles et linguistiques [le personnage principal est japonais], avec une approche aussi drôle que subtile des racismes et sexismes ordinaires.
Hill of freedom en dit donc davantage qu'un simple marivaudage et nous propose un portrait tendre et acerbe de la nature humaine. Joliment interprété, subtilement rythmé, souvent très drôle, le nouveau Hong Sang-soo sait nous divertir avec élégance.
Il est dommage que l'équipe du film ait passé plus de temps à lécher les images qu'à donner de l'épaisseur à un récit qui ne dépasse jamais le stade du prétexte de court-métrage. L'ambiance de cauchemar est pourtant là, le trouble aussi mais ça ne décolle pas. On aurait préféré un truc plus sale et plus trash qui ose vraiment et ne se contente pas de survoler le genre pour faire genre.
Incroyable et déroutant, le film de Ted Kotcheff fascine par le puissant mouvement qui l'anime. C'est comme une spirale qui nous emporte et nous ramène, puis nous emporte à nouveau et nous ramène encore, le film explorant les tréfonds de l'âme et de l'animalité qui habite chaque homme avec une acuité glaçante. C'est brûlant pourtant, enivrant et sale, régressif mais féministe, riche et débordant de cinéma.
Découvrir trente ans après le film maudit de Friedkin est un véritable choc. Prodigieux à tous points de vue, d'une puissance cinématographique rare, Sorcerer est une véritable leçon de cinéma.
À l'heure ou la production mainstream se vautre dans le conformisme le plus exsangue et nous offre un cinéma conventionnel, bavard et bruyant, Friedkin impose la maîtrise éblouissante du grand cinéaste qu'il est.
La mise en scène et le montage magnifient un scénario parfait, tant dans les scènes d'exposition que dans le récit d'une aventure folle, privilégiant toujours l'image, les ruptures de rythme, imposant une vision moderne et audacieuse du cinéma d'aventure.
Les mots manquent pour évoquer ce film animal, brutal et désespéré dont chaque image, chaque raccord, chaque vision nous emporte. Du grand art !
Ça aurait pu se passer en Louisiane, en Amazonie ou même en Camargue, mais ça se passe en Andalousie en 1980. Construit sur un scénario 100% pas original du tout, le film ne tire sa singularité que de son contexte géopolitique. La mise en scène est soignée, trop parfois (effets Yann Arthus-Bertrand un peu ostentatoires), la musique est chiadée, les comédiens sont bons, ça se regarde donc sans déplaisir même si l'on décroche régulièrement. Ce qui est sûr, c'est qu'on oubliera vite.