Le loup de Wall Street

Publié le 28 Décembre 2013

Le loup de Wall Street

C'est comme si on connaissait le film avant de l'avoir vu. Cette histoire typiquement américaine de rise and fall dont Scorsese s'est fait une spécialité, qu'elle soit vraie ou pas, parsemée de meurtres ou de faillites, est finalement toujours la même. Portrait sans concession de ce qui est encore le pays le plus puissant du monde, Le loup de Wall Street ne nous apprend rien qu'on ne sache déjà.

On aura beau tourner les arguments dans tous les sens, le dernier Scorsese déçoit parce qu'il ne nous surprend jamais, absolument jamais. On aurait évidemment tort de faire la fine bouche tant le film regorge d'excellentes scènes, Scorsese n'ayant pas son pareil pour filmer l'hystérie collective, les discussions frénétiques, les mouvements de groupe, la folie pure. On est souvent en plein trip, et les trips du cinéaste New-Yorkais sont toujours jouissifs.

Seulement Le loup de Wall Street dure 3 heures. Et 3 heures c'est long, surtout quand on comprend qu'on va se farcir toutes les étapes de la vie absurde de ce connard de Jordan Belfort dans les moindres détails. La voix off omniprésente n'aide pas à faire passer la pilule, pas plus que les récurrentes baisses de rythme. Et si certaines séquences sont éblouissantes, tout ça manque singulièrement de modernité.

DiCaprio est phénoménal ! Ne s'accordant pas une seconde de répit, capable de tout, ne craignant jamais le ridicule, à fond dans l'interprétation d'un personnage particulièrement antipathique, il fait preuve d'une générosité de jeu impressionnante. Comme il irradiait le bancal Django unchained, il illumine Le loup de Wall Street, faisant oublier bien des faiblesses narratives. Si le reste du casting est brillant, Matthew McConaughey en tête, Dujardin s'affranchissant dignement de son rôle de frenchie Suisse, et la délicieuse Joanna Lumley lumineuse en tante anglaise, on regrettera que Margot Robbie ne tienne pas la route en épouse scorsesienne typique. N'est pas Sharon Stone qui veut.

Un film de Scorsese n'est jamais mauvais ni raté. Certains sont moins bons, c'est le cas du Loup de Wall Street. On trouvera cependant dommage que ceux qui se pressent dans les salles pour le voir aujourd'hui, n'aient pas été aussi nombreux en 2011 pour le merveilleux Hugo Cabret.

Rédigé par pierreAfeu

Publié dans #Assez bons coups

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Т
Assez bon coup effectivement. Nos critiques sont plutôt similaires, à la différence que je n'avais pas été emballé par Hugo. J'attends toujours le film de Scorsese qui me fera changer d'avis.
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P
Pourtant Hugo Cabret est une merveille, et à ce jour le plus film en 3D que j'aie vu.